Il y a plusieurs moments pour être baptisé, à la naissance, à l’âge de Cosme ou adulte. Ce dernier temps, s’appelle le catéchuménat qui procède d’une préparation d’approximativement 2 ans pour recevoir les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’Eucharistie. Cette préparation est accompagnée et je vais donc témoigner en tant qu’accompagnateur de Mourad, grande chance que ma donnée Jean.
Petite précision pour commencer : alors que les catéchumènes, et je ne parle pas là de Mourad, voient souvent en perspective de leur préparation le baptême, il s’agit pour l’accompagnateur de les préparer à devenir chrétiens, à vivre en chrétien. Il s’agit donc pour l’accompagnateur d’aider le catéchumène à passer de « je veux me faire baptiser » à « je veux être chrétien » et pour ce faire nous parlons des 4 dimensions de ce qu’est vivre en chrétien :
- La parole de Dieu
- La conversion, dans le sens de mettre sa vie en cohérence avec le message du Christ
- La prière
- Enfin, la communauté, prendre part à la vie de l’Église
Dimensions verticales, relation à double sens entre le chrétien et Dieu, mais aussi dimension horizontale au sein de l’Église.
Ensuite sur l’approche. L’accompagnant est au service de la relation entre le catéchumène et le Seigneur ; il ne doit pas se mettre entre le catéchumène et le Seigneur. Il s’agit d’une relation triangulaire, où le Seigneur, le catéchumène et l’accompagnant sont aux trois sommets du triangle.
L’Évangile de Jean (10, 1-10) nous dit « Je suis la porte » auquel fait écho « Nul ne va au Père sans passer par moi [Jésus] » dans Jean 14, 1-12. Jésus va nous ressembler de façon que nous puissions le suivre.
On comprend mieux ainsi l’importance de laisser la voie libre entre le catéchumène et le Père, en se mettant un peu à l’écart, au 3ème sommet du triangle.
Pour nous accompagnateurs, il s’agit donc de servir ce que Dieu veut en ce catéchumène que nous accompagnons. Cela suppose d’être soi-même en chemin. Il faut d’abord écouter le Seigneur (que veux-tu que je fasse pour ce catéchumène) puis écouter le catéchumène. Il faut que l’accompagnateur soit pris dans le mouvement où Dieu agit, qu’il suive le chemin que Dieu s’est déjà fait dans le cœur du catéchumène.
Enfin sur le sacrement du baptême plus précisément puisque c’est le thème de ce jour.
Je me suis attaché à rappeler à Mourad lors de son accompagnement que dans le baptême il y a
- une notion de purification, avec l’eau versée sur la tête, comme pour celui dispensé par Jean le Baptiste,
- mais il y a surtout la notion de revivre la mort et la résurrection, le chemin suprême du Christ. On redevient ainsi un Christ, un chrétien – on en revient à la précision du début de mon témoignage.
D’ailleurs, quand le baptême est fait par immersion totale, la plongée dans l’eau représente la mort et la résurrection est symbolisée par sa sortie de l’eau.
Pour finir, j’ai aussi insisté sur une bonne nouvelle, c’est que, chrétiens, nous ne sommes plus seuls. Nous ne sommes et n’agissons pas face à Dieu, mais « par lui, avec lui et en lui » (ce qui nous amène aussi au sacrement de l’Eucharistie que nous verrons en mai). « Celui qui ne renonce pas à lui-même ne peut pas me suivre » dans Matthieu 16, 24-25. Il s’agit de renoncer à sa solitude, à se considérer dans son isolement. Tout devient possible ! Par exemple, dans les Béatitudes, nous avons l’image de Dieu, mais « par lui, avec lui et en lui », ça devient la mienne.
Jean-Paul Pasquet (accompagnateur de Mourad Bennoui, Oct 2018 à Oct 2020)