Convertissez-vous et croyez à l’évangile. Nous pourrions inverser la phrase : « croyon à l’évangile et convertissons-nous ». Nous, baptisés, croyants, pratiquants, avons-nous à nous convertir ? Ne sommes-nous pas déjà convertis ! En sommes-nous aussi sûrs ? Sans nous culpabiliser, soyons vrais, honnêtes avec nous-mêmes. Croyons-nous vraiment à l’évangile, en cette parole de Dieu qui nous dit de tout quitter pour le suivre ? Bien sûr, elle ne nous demande pas de quitter notre conjoint, nos enfants, notre vie religieuse, puisque ces choix nous les avons faits par amour et en cohérence avec notre foi au Christ. Mais cet évangile nous demande d’aller plus loin, de changer dans nos vies ce qui nous retient, nous freine. Oh pas grand-chose, mais regardons en nous cette part d’égoïsme que nous entretenons parce qu’il faut être soi-même. Pour certains d’entre nous, l’urgence du travail, le besoin d’être reconnu, admiré, différentes addictions, nos petites drogues diverses, etc. A chacun de faire sa liste. Les repérer, les nommer, nous permet de pouvoir prendre de la distance et donc de nous en détacher. Se convertir, c’est rompre, couper, quitter pour être plus libre, et avancer vers ce Dieu qui nous aime et qui nous dit « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Voilà la bonne nouvelle, voilà l’évangile, le chemin de la conversion sur lequel Dieu nous appelle aujourd’hui.
Vous pensez peut-être que nous ne sommes pas en carême. C’est vrai, mais que nous dit-on le mercredi des cendres en les recevant : « convertissez-vous et croyez à l’évangile ». Cet appel de l’évangile est permanent et il se vit au quotidien. Revenons sans cesse à la source qu’est le Christ et nous le savons, nous changerons petit à petit, nous nous rapprocherons de ce Dieu d’amour qui nous aime et que nous voulons aimer.
Souvent nous nous demandons comment témoigner de notre foi sans être prosélyte. L’histoire de Jonas est formidable : Dieu lui demande d’aller dire à Ninive pour proclamer : Convertissez-vous, mais il n’en a pas envie, c’est trop difficile, au-dessus de ses forces pense-t-il. Vous connaissez la suite, quand il est revenu sur la terre ferme il fait ce que Dieu lui demande et sa Parole devient efficace, elle porte du fruit. Témoigner de sa foi porte du fruit, c’est-à-dire marque les autres. Chaque fois que nous témoignons de notre foi au Christ ressuscité, de notre foi en ce Dieu qui a fait alliance avec notre humanité, chaque fois nous touchons un point sensible en eux. Nous devenons comme dit l’évangile des « pêcheurs d’hommes »
Enfin, demandons encore et toujours au Seigneur de nous enseigner ses voies et de nous faire connaitre sa route, comme dit le psaume d’aujourd’hui. Ce n’est pas toujours évident de faire les bons choix, de discerner le bien et le bon, de se repérer au milieu des multiples sollicitations qui nous sont faites. Pourtant, l’évangile reste le lieu de référence car il nous permet d’y retrouver le Christ vivant qui nous parle et nous appelle.
Père Jean COURTES