Croire au Christ ressuscité ! 2° dimanche de Pâques 7 avril 2024

Le Caravage

Comment être sûr que Jésus est ressuscité, qu’il est vivant ? Quelles preuves en avons-nous ? Quelques disciples affirment l’avoir vu, est-ce suffisant ? Thomas veut quelques preuves et nous sommes nombreux derrière lui. Il refuse de s’en remettre à d’autres, il veut faire lui-même l’expérience de la rencontre, et il la fait de manière étrange. Alors que les disciples se cachent et sont réunis, Jésus vient et entame un dialogue avec lui. Toutes les questions de Thomas fondent, il n’a plus besoin de toucher, il croit car Jésus est là, présent et il lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Toutes nos questions sont légitimes et notre désir de certitudes aussi. Personne ne veut croire à une illusion, à du factice. Nous voulons être sûr que Jésus est ressuscité d’entre les morts et nous avons raison. Reconnaissons aussi que toutes les preuves, tous les arguments qui peuvent nous être donnés n’arrivent pas à nous convaincre vraiment, car elles sont toutes basées sur des témoignages que nous pouvons toujours remettre en question. Tout dépend du crédit que nous donnons à leurs auteurs. Leur expérience peut-elle nous ouvrir à une nouvelle réalité ? Accueillons-nous avec confiance leur parole ou sommes-nous dans la défiance ? Quand un proche nous dit que telle rencontre a changé sa vie, le croyons-nous ? Quand une personne nous dit qu’elle aime telle ou telle personne et que sa vie prend une autre dimension, la croyons-nous ? Nous ne pourrons jamais vérifier la cause, mais nous sommes témoins des conséquences. 

Qui nous fait croire au Christ ressuscité ? Qui nous a donné envie de croire ? Une personne proche, un parent, un ami dont la vie chrétienne nous impressionne ? Une expérience forte, inattendue comme une nuit dans le désert ou la participation à un grand rassemblement comme les JMJ ? La foi des malades à Lourdes ? Le récit d’une conversion ? Et nous pouvons continuer la liste tant les chemins sont pluriels. 

Thomas ne pensait pas rencontrer le Christ comme cela, il est pris au dépourvu, il est dérouté. Le Jésus qu’il rencontre, pas de doute, c’est bien lui, il peut le toucher, parler avec lui, manger avec lui. Il peut vérifier. Et pourtant ce Jésus est autre, il vient sans prévenir, il apparait et repart aussi comme il est arrivé. Une seule chose est sûre : une nouvelle relation s’est établie avec Thomas qui lui fait faire cette Profession de Foi incroyable quelques minutes plus tôt : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Thomas, c’est vous, c’est moi, c’est toute personne qui s’interroge sur le Ressuscité. Il nous balise le chemin pour le rencontrer. La fausse piste est de vouloir accumuler les preuves, la bonne celle de donner du crédit aux témoignages d’autres et d’entrer avec eux dans la communion avec lui. Au milieu de nos doutes, nous pouvons le rencontrer car il nous attend, il se manifeste à nous de différentes façons. Parfois le Ressuscité est là dans la Parole de Dieu, parfois dans la rencontre du frère, parfois dans la prière, parfois dans l’entraide, parfois dans l’intimité de l’amour partagé. Le Christ nous attend, il nous tend la main, à nous de la prendre pour joindre notre voix à celle de Thomas et lui dire : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

Père Jean COURTES

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