A lire l’évangile de Marc, Jésus n’a plus une minute à lui. Il y a urgence ! La Parole de Dieu n’attend pas et on lui amène des malades la nuit, car c’est le sabbat. Il fait alors des guérisons ; ses journées sont bien pleines, il dort peu, se lève avant l’aube pour prendre le temps de prier. La prière est son lieu de ressourcement, il est au service du Père. L’efficacité de sa parole est double : elle guérit les corps et les cœurs. Jésus fait des guérisons, comme celle de la belle-mère de Pierre. De quelle maladie souffre-t-elle ? Grippe, cancer, dépression ? Nul ne le sait et ce n’est peut-être pas important de le savoir. Par contre, toute maladie affaiblit, isole, coupe la relation sociale. Jésus la remet debout et elle retrouve sa place dans la maison, la famille et la société.
Jésus rend libre parce qu’il est libre. Il n’hésite pas à guérir le jour du sabbat, il se déplace librement et il ne se laisse pas enfermer par la popularité. Il ne veut pas être une vedette, il ne travaille pas pour sa gloire mais celle de Dieu. Il échappe souvent à la foule car sa mission est de proclamer l’évangile, la Bonne Nouvelle de Dieu. En guérissant la belle-mère de Pierre et d’autres malades, Jésus leur redonne la liberté d’aller et venir, de reprendre leur place dans la société et de relier leur guérison au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, car elle est un signe : celui de l’amour inconditionnel du Père pour l’humanité.
Aujourd’hui, Jésus nous tend la main pour nous libérer. Il nous invite à nous lever pour changer quelque chose dans nos vies personnelles, mais aussi dans notre environnement immédiat et dans la vie du monde. L’évangile est un appel, un cri fort pour que nous nous mettions debout et que nous changions nos manières de vivre. A Matthieu, il dit : « viens et suis-moi » et ce dernier laisse sa perception et change de vie. A Zachée : « descends vite, j’ai envie de venir chez toi », et c’est un changement complet de comportement et de vie. A la Samaritaine, il demande à boire et elle va être bouleversée par sa conversation avec lui. Jésus crée un appel d’air dans nos vies, il rend libre, il ouvre des portes, des chemins de vie pour que chacun retrouve celui de la fraternité, du partage, de l’amour mutuel.
Il y a une condition et une conséquence à notre libération. La condition est que nous soyons reliés à la source : Dieu le Père, le Christ ressuscité, l’Esprit Saint. A nous d’y revenir souvent par la prière, dans le silence, par la méditation de la parole de Dieu et son partage avec d’autres. Chaque fois que nous prions nous nous relions à Dieu. La conséquence est de ne pas nous enfermer dans un certain confort spirituel et de nous bouger pour annoncer l’évangile à d’autres. C’est dans l’ADN du chrétien d’être missionnaire, de vouloir que l’évangile soit entendu par d’autres. L’évangile n’est pas fait d’abord pour être entendu dans nos groupes de chrétiens mais pour être entendu par ceux qui sont au dehors, loin. Osons une parole sur notre foi, sur ce qui nous fait vivre, sur ce que nous espérons. Invitons-nous mutuellement en famille, entre amis, en petits groupes pour nous dire comment le message de Jésus nous touche et nous rejoint. Le témoignage de chacun est éclairant, soutient notre foi et notre espérance. Le Christ vient et il nous appelle encore aujourd’hui à la liberté des enfants de Dieu pour vivre mieux en fraternité et solidarité humaine.
Père Jean COURTES