Laissez-vous réconcilier !  4° dimanche de carême C  27 mars 2022

Marco Rupnik

Cet appel de Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens vibre fort dans plusieurs dimensions de notre vie. Laissons-nous réconcilier avec Dieu bien sûr, car chacun d’entre nous « connait son péché et sa faute est toujours devant lui » comme dit le psaume 50. Quand nous regardons notre vie à la lumière de l’évangile, nous savons que nous avons besoin du pardon de Dieu. Dans son amour il nous l’assure, en Jésus il l’a gravé pour toujours pour tous les hommes, par son esprit saint il nous ouvre en permanence le chemin de la réconciliation. Encore faut-il le vouloir, s’ouvrir à son appel, changer notre relation à lui et aux autres. La parabole de ce dimanche nous le dit explicitement : se réconcilier avec le Père implique d’accepter un changement de relation avec son frère, avec ceux qui vivent avec nous. Se réconcilier est un acte volontaire d’amour et de pardon.

Laissons-nous réconcilier avec les autres. L’appel est large et pressent. Nos relations en couple, en fratrie, en famille, entre amis, connaissances et au travail souffrent souvent de disfonctionnement, d’égoïsme, de mal être, et. Il nous arrive de faire du mal même si nous ne le voulions pas. Seule la voie du pardon et de la réconciliation peut nous amener la joie et la paix. Et pourtant rien n’est plus difficile parfois que d’arrêter l’escalade, la surenchère des invectives et des jugements ; le ton monte, l’atmosphère devient pesante et au lieu de chercher l’apaisement, le silence et l’isolement prennent le pas sur la parole et l’écoute. Laissons-nous réconcilier avec les autres et au cœur de l’évangile, du « aimez-vous les uns les autres » et de la fraternité que nous sommes appelés à construire ensemble. Dans l’évangile, c’est la demande du père à ses deux fils.

Laissez-vous réconcilier avec vous-même. Quelle affaire ! Souvent nous ne savons plus vraiment qui nous sommes, ce que nous cherchons, ce que nous vivons. Souvent nous nous sentons double et comme dit saint Paul aux Romains, « nous faisons le mal que nous ne voudrions pas faire et pas le bien que nous voudrions faire. » Dans la parabole de ce dimanche, le cadet entre en lui-même, ose regarder sa vie en face, faire la vérité et décide de se réconcilier avec son passé et son père. Jésus par son attitude d’ouverture et d’écoute offre cette possibilité à la Samaritaine, Nicodème, Zachée, etc. Prendre le temps du recul pour relire sa vie avec tout ce qu’elle a de beau et de magnifique, mais aussi ses zones d’ombre, permet cette réconciliation avec soi-même.

Enfin, notre Église doit se laisser réconcilier avec Dieu, avec les autres et avec elle-même. Elle a entrepris ce travail sous l’impulsion du pape François et grâce à l’Esprit saint, elle est en période de changement, sur le chemin d’une renaissance.

Laissons-nous réconcilier avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes pour entrer dans la joie et la paix de la communion et de Pâques. Beau programme pour cette fin de carême !

Père Jean COURTES

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