Le bon berger ! 4° dimanche de Pâques 25 avril 2021

Attention, l’image peut cacher le message de l’évangile d’aujourd’hui. Peut-être avons dans les yeux cette image bucolique d’un berger entouré de ses brebis, qui veille sur elles au chant du pipo, attendri par leur paisible proximité. Relisons alors tout le chapitre 10 de saint Jean, car aujourd’hui nous n’en avons qu’un morceau. Les premiers versets nous décrivent un berger très attaché à ses brebis, qui les connait bien mais qui les emmènent dehors. Comme ses interlocuteurs ne comprennent pas bien ce qu’il veut dire par cette parabole, Jésus rajoute l’explication de l’évangile d’aujourd’hui. Pour les responsables religieux juifs, ses propos sont insupportables, car à l’époque l’image du berger est assimilée au Messie attendu. En se disant le bon berger qui rassemble le troupeau dispersé et qui le conduit dehors, Jésus se présente comme l’envoyé de Dieu pour libérer son peuple de toute oppression. De plus, il insiste sur le double amour qui guide sa vie : celui de son Père et celui des hommes. 

Aujourd’hui que peut nous dire cette parabole avec l’explication que Jésus en donne ? Pour ma part, je retiendrai trois messages. Le premier est cette intimité que le Christ a avec tous les croyants. Il nous aime, il crée une relation unique de connaissance, d’appartenance et de projet commun. Il connait le Père, nous le révèle, nous unit à lui. Il fait de nous un seul peuple. Il nous invite à marcher à sa suite sur ce chemin du don de sa vie. Nous sommes appelés à vivre dans cette générosité, cette gratuité, cette ouverture féconde. Choisissons la vie dans la réciprocité du don.

Le deuxième message est pour moi d’écouter sa voix. Nous avons une chance inouïe d’avoir la Bible, les évangiles, les lettres de Paul et de Jean. Ils sont la Bonne Nouvelle de Dieu pour nous  et ils nous la racontent sous bien des formes et des mots riches de sens. N’hésitons pas à écouter, travailler cette parole et à nous laisser « travailler » par elle. Quand nous faisons le lien avec notre vie quotidienne, elle devient éclairante, stimulante, vitale.

Enfin, suivons Jésus dehors. Quittons nos « entre-soi », ne restons pas enfermés dans nos cercles. Certes, nous avons besoin de nos communautés chrétiennes chaleureuses, car elles nous portent, nous nourrissent, nous soutiennent, mais notre mission est dehors. Le pape François nous invite à rejoindre les périphéries. Quelles sont-elles ? Tout simplement ceux qui ne connaissent pas le Christ, ceux qui ne partagent pas les mêmes convictions que nous sur l’amour, la vie, la mort, etc., ceux qui sont là à côté de nous mais loin par ce qu’ils pensent, espèrent et vivent. A nous de les rejoindre, de les écouter, de vivre avec eux l’amitié et la fraternité. En cela nous sommes fidèles au Christ notre berger.

Père Jean COURTES

Les commentaires sont fermés.