Le sacrement du mariage, signe de l’Alliance – 27° dimanche B – 3 octobre 2021

Chagall

Le passage de l’évangile de Marc de ce dimanche est souvent mal compris. En effet, les pharisiens veulent coincer Jésus sur une question de droit : « Est-il permis ? », et lui va répondre sur le registre de la théologie et de l’Ecriture : « Au commencement Dieu les fit homme et femme ». Dans nos sociétés occidentales, le mariage s’est privatisé, le divorce est devenu courant et les remariages, les familles recomposées fréquentes. L’Eglise bien sûr, reconnait qu’un mariage peut être un échec. Elle reconnait la souffrance et elle comprend la séparation quand la vie commune n’est plus possible. Elle ne juge pas, par contre elle n’autorise pas le remariage sacramentel, ce qui n’est pas bien accepté. Pourquoi ne laisse-t-elle pas une deuxième chance ? Tout simplement parce que le mariage est un sacrement donné et reçu librement pour toujours. C’est un acte d’alliance entre un homme et une femme qui s’aiment et qui demandent au Christ de sceller définitivement leur union 

Le sacrement du mariage est signe de l’alliance de Dieu et de notre humanité. Il est signe de l’amour de Dieu pour nous. Il ne peut être réduit à une affaire individuelle. Il devrait toujours être donné et reçu par des hommes et des femmes qui croient au Christ et qui comptent sur lui pour avancer sur leur chemin de vie. Bien sûr, cela n’empêche pas les difficultés, les tensions et les chutes, mais les croyants savent que l’Esprit saint est là pour les aider sur le chemin de la fidélité. Le pape François a écrit une magnifique exhortation sur le sujet : « La joie de l’amour ». Il ouvre des pistes pour les divorcés remariés, les couples recomposés et pour ceux qui vivent un échec de leur couple. Il réaffirme qu’en toutes circonstances, le Christ est notre compagnon d’Emmaüs. Il réaffirme que personne n’est exclu de l’église, tout le monde quelle que soit sa vie y a sa place. Il propose un chemin de vérité accompagné par un pasteur formé au discernement pour avancer sur son chemin de vie et de foi. Au terme de cet itinéraire en son âme et conscience, la personne pourra recevoir l’eucharistie.

Pour sortir de ces difficultés il faudrait peut-être aujourd’hui inventer une autre forme de célébration de mariage qui ne soit pas sacramentelle. En effet beaucoup demandent une bénédiction, c’est-à-dire que Dieu bénisse leur union et leur amour, ce qui est à honorer. La dimension sacramentelle pourrait se vivre plus tard quand leur chemin de foi les conduirait à reconnaitre la présence du Christ dans leur vie.  

De toute façon avec le mariage nous sommes au cœur de l’Alliance !

Père Jean COURTES

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