Se libérer pour vivre avec le Christ ! 28° dimanche B 10 octobre 2021

Heinrich HOFMANN

L’évangile d’aujourd’hui peut nous faire peur par ses exigences. La plupart d’entre nous possédons quelques biens même si nous ne nous mettons pas dans la catégorie des riches, et nous avons du mal à adhérer à la radicalité de tout quitter pour suivre le Christ. Certes, certains l’ont fait et le font encore, tels François d’Assise, Benoît Labre, les nombreux missionnaires partis au bout du monde pour annoncer l’évangile. Mais la grande partie du peuple de Dieu aspire à vivre l’évangile dans un certain confort, tout en étant généreux. Le don est une pratique que le chrétien connait bien tant il est sollicité souvent. Alors, à quoi nous invite cet évangile ?

D’abord, il nous dit clairement que ce n’est pas en faisant ceci ou cela que nous possèderons la vie éternelle. Nous pouvons multiplier les chapelets, la participation à la messe et tout autre acte de piété, nous n’hériterons pas de la communion avec Dieu. Jésus dit à cet homme riche que cela ne marche pas comme cela.

Ensuite, Jésus dit à cet homme qu’il doit quitter, se libérer, abandonner des possessions qui le rendent captifs s’il veut accueillir ce qu’il recherche. Entendons le message pour nous aujourd’hui : qu’est-ce qui nous préoccupe au point de nous enfermer, de rendre notre écoute partielle, de nous couper des autres et peut-être de Dieu ? Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut le désirer, donc reconnaitre son manque. Cet homme est parti tout triste mais rien ne nous dit qu’il n’est pas revenu voir Jésus quelques jours ou quelques semaines plus tard pour le suivre. 

Enfin le dialogue entre Jésus et ses disciples est instructif. Ils ont tout quitté pour le suivre, donc ils pensent avoir droit à la vie éternelle. Peut-être que nous résonnons comme eux si nous sommes chrétiens, pratiquants et investis dans notre vie de foi et d’Eglise. La réponse de Jésus est réconfortante : oui, si vous avez quitté un bien ou des personnes à cause de moi et de l’évangile, vous recevrez le centuple, c’est-à-dire infiniment. Les disciples ont quitté pour rejoindre le Christ qui annonce un monde nouveau qui est celui de la fraternité et de la communion avec Dieu. C’est la promesse qu’il nous fait encore aujourd’hui.

Pour terminer, comment ne pas essayer de croiser cet évangile et l’effroyable réalité que nous vivons dans l’Eglise de France en ce moment ? Pour ma part, j’entends Jésus lui, nous adresser un message : « va, vends quelques-uns de tes biens pour les donner aux victimes des abus sexuels dans l’Eglise, viens et suis-moi ». C’est un des chemins de réparation et de rédemption qui nous sont proposés.

Père Jean COURTES

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