Lire la Parole de Dieu au présent ! 3° dimanche C 23 janvier 2022

D’abord accueillons une bonne nouvelle : nous sommes des « Théophiles » c’est-à-dire des amis de Dieu, puisque les évangiles ont été écrits pour nous. Ces textes que nous lisons et entendons tous les dimanches et pour certains en semaine, sont à lire au présent, or trop souvent, nous les écoutons avec une oreille distraite et une certaine distance. Nous les avons entendus tant de fois !

Pour les lire au présent, il faut d’abord se mettre en scène : Zachée, le jeune homme riche, la femme adultère, Pierre, Jacques et Jean, etc., c’est moi, c’est nous. Certes, les circonstances sont différentes, ce n’est pas le même monde, les mêmes problématiques, mais derrière chaque personnage, c’est bien moi, c’est bien nous, avec notre quête d’humanité, notre recherche de bonheur et notre interrogation sur Dieu. Quand Jésus rencontre tel ou tel, aveugle ou paralysé, il nous rencontre avec nos zones d’aveuglement et nos handicaps à aimer ceux qui nous entourent. Prenons conscience que Jésus s’adresse à nous, à chacun en particulier et à notre groupe de chrétiens.

Pour lire l’évangile au présent, il faut aussi actualiser la parole de Jésus, c’est-à-dire l’entendre dans notre langue, dans notre contexte, dans notre mentalité. Nous savons bien que Jésus n’est plus là, physiquement, et qu’il ne demande pas de mettre un couvert de plus pour l’inviter à notre table. Par contre, nous savons bien qu’il nous dit : « aujourd’hui j’ai envie de venir chez toi, ouvre-toi, ouvre grande la porte de ton coeur, de ton esprit, de ta vie ; fais-moi de la place !»

Enfin, c’est une parole qu’il faut laisser résonner en nous un certain temps, car elle appelle souvent un changement pas facile à faire. « Va, vends ce que tu as, donnes-le aux pauvres, puis viens et suis-moi » Qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour moi, pour vous ? Nous mettre à la mendicité ? Devenir des prédicateurs errants ? Peut-être qu’il va nous falloir du temps pour qu’elle nous parle à chacun en fonction de ce que nous sommes, de nos certitudes, de nos résistances, de nos relations, etc. Que faut-il laisser pour le suivre ? De quoi devons-nous nous alléger pour entre en communion avec lui ? Le chemin pour prendre les bonnes décisions est parfois, souvent raide !

Chers « Théophiles », la Parole de Dieu n’a d’intérêt qu’au présent. Pour cela il faut nous l’approprier, la lire et l’entendre en y mettant notre prénom, en l’écoutant aussi au sein d’une communauté de chrétiens qui se sentent concernés. Elle devient alors une Bonne Nouvelle pour tous que nous sommes chargés de répandre.

Père Jean COURTES

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