Quand voyons-nous Dieu ? Christ roi de l’univers  26 novembre 2023

Le jugement dernier de Michel Ange

Dans cette parabole tous posent la même question : « quand t’avons-nous vu avoir faim, soif, besoin d’accueil, de vêtement, de visite ? » Oui, quand ? Ni les uns ni les autres n’avaient vu ! Alors le jugement du Fils de l’homme sera-t-il arbitraire ? Dans cette histoire, Jésus répond non car il se fera sur notre pratique humanitaire. Dans le judaïsme, nourrir, vêtir, visiter, accueillir l’étranger, est au cœur de la Loi, et pratiquer cette fraternité de base, c’est l’exercer vis-à-vis de Dieu. Nous serons jugés non sur notre pitié, notre degré de foi, ou nos péchés, mais sur notre attitude vis-à-vis des plus pauvres et de plus démunis. Brebis et boucs, peu importe, si nous savons voir à côté de nous celui qui souffre et que nous lui portons secours. En lui, Dieu nous attend !

Dans l’Ancien Testament, ce souci du prochain malade, égaré, affamé est récurent. Abraham accueille ses visiteurs en plein midi sous sa tente dans le désert et leur fait préparer un repas. Dieu envoie la manne à son peuple affamé dans le désert. Ruth, l’étrangère peut glaner son blé dans le champ de Booz, etc. Dans le Nouveau Testament, Jésus revient souvent sur ce thème : le bon samaritain, les invités à la noce, la multiplication des pains, la parabole du riche et de Lazare, etc. Il ne s’agit pas de savoir que la pauvreté existe et qu’il faut y remédier ; mais de voir concrètement et d’agir. Quand t’avons-nous vu… ?

Dans notre société, nous savons identifier les problèmes de pauvreté, d’immigration, de souffrances physiques et psychiques, mais savons-nous personnellement les voir, nous arrêter et poser un geste fraternel ? Les problèmes sont d’une telle ampleur que nous déléguons souvent à des associations spécialisées. En ce temps de Noël et de fêtes, elles nous sollicitent beaucoup dans nos boites aux lettres. Chacun fait son choix et il est heureux que nous leur donnions les moyens d’être efficaces auprès des personnes les plus vulnérables. Mais cela nous dispense-t-il du geste fraternel personnel vis-à-vis de telle ou telle personne que nous croisons tous les jours et que nous voyions dans la précarité ? Même si nous savons par cœur que nous ne résoudrons pas le problème à nous tout seul, le geste du cœur réchauffe, réconforte et donne de la vie. 

La parabole de Matthieu nous encourage à l’empathie pour tous ceux que nous rencontrons et qui souffrent. Dans notre vie quotidienne, faisons attention à ceux qui autour de nous attendent de nous un geste, un signe de fraternité. Oui, nous manquons tous de temps et nous sommes souvent dans l’urgence, mais où est l’essentiel ? 

Quand rencontrons-nous Dieu ? Pour nous chrétiens, depuis l’incarnation de Jésus dans l’homme et en particulier dans celui ou celle qui a besoin de nous pour vivre. Très souvent nous ne le voyons pas parce que la misère se cache, que nous sommes pressés, que nous avons peur de ces situations que nous redoutons. La parole de Jésus ce dimanche nous dit clairement : si tu cherches Dieu, tu le trouveras dans l’amour que tu exprimeras concrètement vis-à-vis des plus démunis. Ouvre les yeux !

Bien sûr, Dieu nous attend dans le secret de la prière, mais nous ne le voyons pas !

Père Jean COURTES

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