04/12/2022
Lectures : Is 11, 1-10 | Ps 71 (72) | Rm 15, 4-9 | Mt 3, 1-12
(Geneviève L’aveu, le pardon, la réconciliation Isaïe 11 1-10)
Sommes-nous au paradis terrestre, avant l’arrivée des hommes ?
Sommes-nous dans un paradis lointain, rêvé, espéré comme nous l’annonce Jean le Baptiste, et vécu par Jésus sur sa croix, en annonçant au larron après son aveu, le pardon et la réconciliation suprême ?
Où sommes-nous aujourd’hui sur terre, au quotidien ?
Un loup, un léopard, une vipère, tous féroces, sanguinaires, brutaux et un agneau, un veau, un bébé, des innocents, sont en paix, en harmonie, réconciliés, car ils vivent dans l’esprit de justice, d’écoute, sous le regard de Dieu.
Sur terre, depuis toujours et aujourd’hui : des mésententes entre proches, des paroles qui blessent et même tuent, des guerres, des invasions injustifiées, des refus de l’autre, avec des scandales qui découragent car ils nous touchent au plus profond.
François d’Assise croit à la réconciliation, après l’aveu et le pardon. Dans un village, un loup très féroce tue des hommes et des bêtes sème la panique, le désespoir. François va le trouver et lui parle : « Viens ici, frère loup, je te commande de la part du Christ de ne faire de mal ni à moi, ni à personne ». Le loup revient au village, tranquille comme un agneau et en paix avec tous.
(Jean: Jean-Baptiste: Matthieu 3,12)
Comme au début du Carême, l’Avent nous conduit au désert là où il n’y a ni chemin, ni avenir et où il nous faut nécessairement avancer, décider, choisir. Dans ce désert d’où s’élève cette voix « Convertissez-vous» » il nous faut marcher, car le désert n’est que le lieu du passage vers un ailleurs, la traversée qui change nos cœurs.
Arrêtons-nous aujourd’hui sur le cri de colère de Jean-Baptiste devant les pharisiens – on dirait aujourd’hui les « bon chrétiens » – se présenter à son baptême: « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion.»
Cette hypocrisie – qui cherche à fuir la colère de beaucoup – est toujours présente de nos jours dans notre société et, pire encore, dans notre église. N’entend-on pas aujourd’hui, jusque parmi les hommes haut placés, parler de « geste déplacé » alors qu’il faudrait avouer un « geste abusif », voire un « geste criminel »?
Comment peut-on entendre le message évangélique d’amour de de conversion quand l’hypocrisie s’insinue dans l’Église au point de rendre inaudible ce qu’elle doit transmettre?
Comment pouvons-nous être satisfaits simplement parce que nous sommes membres d’un groupe bien croyant si nos actes ne suivent pas dans la vie de tous les jours? Car alors, les rites ne sont que branches mortes sans fruits et destinées au feu, rien que paille inutile qui n’a porté aucun blé.
(Reprise: Geneviève)
Le Pape François, très réaliste, dans « Fratelli Tutti », nous conseille pour aller vers la réconciliation,
« Dépasser l’héritage amer d ‘injustices, d’hostilités et de défaites, laissé par les conflits n’est pas une tâche facile ».
« La vraie réconciliation, loin de fuir le conflit, se réalise plutôt, dans le conflit en le dépassant par le dialogue et la réconciliation transparente, sincère et patiente ».
A la suite de Jésus, la réconciliation est un très long chemin, un aboutissement, qui arrive après un aveu sincère, un pardon qui ne soit pas un simulacre. Ce long processus passe par l’écoute, les dialogues et les rencontres.
Ce chemin nous concerne personnellement, ainsi qu’entre les nations, et dans notre Église.
Que « Pardonne nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé » devienne notre Espérance.
Geneviève, Annie et Jean