11/12/2022
Lectures : Is 35, 1-6a.10 | Ps 145 (146) | Jc 5, 7-10 | Mt 11, 2-11
Le texte d’Isaïe est il trop beau pour être vrai ? pas du tout même s’il nous faut encore attendre, ce passage m’a littéralement enthousiasmée. J’espère qu’il en est de même pour vous. J’ai ressenti la joie et l’allégresse promise.
Quand on le regarde de près, seul le positif retient notre attention. Même la présence du mot revanche ou vengeance ne nous décourage pas et revêt une signification positive. Il ne s’agit pas de revanche contre les hommes, mais c’est Dieu qui vient abolir le mal et nous réconforter. Le salut dont parle Isaïe c’est le retour au pays pour les exilés de Babylone . Et pour nous le signe que les choses vont changer. Le prophète nous invite à nous réjouir car la venue du christ va nous libérer. Les temps heureux sont à notre portée.
Trop beau pour être vrai ce texte d’Isaïe, que nous avons entendu ?
Pas du tout même s’il nous faut encore attendre. Ouvrir les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, guérir le boiteux et le muet, Jésus l’a fait en son temps pour quelques-uns, et c’est la signature du Messie annoncé par Isaïe.
Le prophète nous invite vraiment à nous réjouir, le mot Joie revient 5 fois dans le texte ! Quel enthousiasme qui nous fait rêver en ces temps un peu sombre et cela nous fait du bien.
La Parole de Dieu ne nous est pas toujours accessible tout de suite, nous avons besoin de poètes et d’artistes pour nous aider à la comprendre et comme nous disait Christine Ray au vernissage de l’exposition : « être (vivre) ce n’est pas comprendre ». Il me semble que c’est espérer, se réjouir, attendre, voir le bien et le beau dans nos vies…
Il faut donc attendre et espérer.
Attendre dans la joie.
Et ce n’est pas si simple. L’attente peut être longue et Jacques nous dit d’être patient, ce qui se
comprend aisément.
Puis il se produit un hiatus dans la lettre de Jacques. Un hors-propos apparemment. Au lieu de nous
expliquer ce qu’est la patience, Jacques nous recommande de ne pas « gémir les uns contre les
autres ».
En fait, l’apôtre attire notre attention sur le fait que le gémissement est lié à l’attente si celle-ci est
mal vécue. L’attente est propice à la frustration rentrée, à l’impatience refoulée qui toutes deux
nourrissent le « gémissement les uns contre les autres » et conduisent à la division de la
communauté.
Il nous faut donc attendre différemment. Attendre non seulement dans le temps mais dans nos actes.
Notre attente doit être intérieure, patiente prière. Il nous faut transformer notre patience en occasion
de faire le bien.
Petite fille, espérance ! de Charles Péguy.
La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance.
L’espérance est une petite fille de rien du tout
Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière,
Qui joue encore avec le bonhomme de janvier,
Avec ses petits sapins en bois d’Allemagne couverts de givre peint,
Et avec son bœuf et son âne en bois d’Allemagne. Peints.
Et avec sa crèche pleine de paille que les bêtes ne mangent pas,
Puisqu’elles sont en bois.
C’est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes.
Cette petite fille de rien du tout.
Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes révolus.
Marie-José, Geneviève et Hubert