19/05/2024
Lectures : Ac 2, 1-11 | Ps 103 (104) | Ga 5, 16-25 | Jn 15, 26-27; 16,12-15
Notre duo de ce matin est en réalité un trio, malgré l’absence physique d’Hubert.
Nous étions tous les trois, en retraite, en début de semaine, au monastère bénédictin de la Pierre qui Vire.
C’est dans ce contexte que nous avons réfléchi aux textes de ce jour. Les textes de l’Écriture des jours précédents cette fête de Pentecôte, portaient déjà sur l’esprit et son action dans le monde avec ses différences culturelles, intellectuelles, linguistiques, ethniques… Nous avons réalisé que notre propre situation était à l’image de ce qui s’était passé il y a plus de 2000 ans à Jérusalem.
Expérience de la diversité des visages et des mentalités, les nôtres, celles des moines et de leurs hôtes .
L’Esprit nous donne le gout de s’adresser à tous. L’Esprit délie nos langues et nous fait parler la langue de ceux et celles que le Seigneur met sur nos chemins. Ce don de Dieu nous permet de sentir, d’entendre, de voir les besoins de nos frères et sœurs.
Alors comment se fait-il que, dans l’Église d’aujourd’hui, l’Esprit parle dans une telle diversité de rites, de mentalités exprimées dans la liturgie des charismatiques, des intégristes, des théologies savantes ou populaires et nous ne l’entendons pas ?
Aujourd’hui comment entendre ces voix parfois discordantes et y découvrir la parcelle de vérité que nous n’avions pas vue ?
Qu’il vienne celui qui nous défend de désespérer !
Qu’il vienne et nous enseigne à suivre des chemins inconnus, à trouver envers et contre tout, la route de la Vie !
Comment faire vivre la diversité ?
Dans le récit de Babel, au départ l’humanité avait le même langage.
Puis Dieu intervient pour créer la diversité.
Ce que raconte la pentecôte, c’est l’humanité va apprendre l’unité dans la diversité.
A Notre Dame de la sagesse, la communauté est très petite et constitue un petit cocon dans lequel il fait bon vivre.
On se tient chaud avec les dérives que cela peut comporter. On peut avoir tendance vouloir faire taire nos différences.
Gare à l’entre soi ! et à la perte de sens. Il peut être salutaire de ne pas écraser les voix qui nous dérangent. D’où l’importance du dialogue.
A la Pierre-Qui-Vire, nous avons appris à notre table de déjeuner, d’une retraitante que quelques jours avant notre arrivée, les moines avaient reçu la visite de jeunes musulmans, sans doute de futurs imams, venus découvrir une communauté monastique et comprendre comment vivent les moines. Le prieur leur a laissé une salle pour leur prière et y a assisté. Cela nous est apparu comme l’exemple de la pluralité des langues qui pourtant peuvent échanger et peut-être une source d’inspiration pour notre petite communauté. »
Demandons au Seigneur de nous donner les dons de l’esprit que sont, la bonté, la bienveillance et la maitrise de soi pour accueillir autrui afin que notre église à la fois universelle et particulière grandisse en fraternité.
Geneviève, Marie-José, Hubert