L’évangile de ce dimanche s’adresse à deux interlocuteurs : Jésus prie son Père d’abord avant de s’adresser à la foule. Sa prière est une louange, il rend gloire à Dieu parce qu’il révèle son mystère, ce qu’il est vraiment, aux tout petits et pas seulement aux sages et aux savants. Entendons : notre Dieu ne se comprend pas que par l’intelligence. En effet, comment expliquer l’amour ? Comment expliquer cette longue histoire de révélation depuis Abraham, Moïse, les rois, les prophètes, etc. ? Comment comprendre le pourquoi de l’Incarnation de Jésus et sa Résurrection ? La meilleure théologie du monde ne donne pas la foi ! La meilleure exégèse et lecture des évangiles non plus. Croire que Dieu existe, qu’il a fait alliance avec un peuple, qu’il a envoyé son fils Jésus pour l’élargir au monde entier, est de l’ordre de l’adhésion, de la foi, d’un choix libre et gratuit. Croire en quelqu’un c’est l’aimer ! Alors la prière de Jésus est de remercier le Père parce que tout le monde peut entrer dans la vie de Dieu et la comprendre de l’intérieur. La foi en Dieu n’est pas d’abord une question d’intelligence, elle est un acte du cœur. Les petits, les simples, les handicapés, etc., comprennent cela mieux que les autres. Cela étant dit, une bonne théologie et une exégèse sérieuse aident et fortifient notre foi et nous permettent d’en témoigner avec intelligence et bon sens.
Puis, Jésus s’adresse à la foule, plus particulièrement à ceux qui ont une vie difficile et il leur promet le repos. Que faut-il qu’ils fassent ? Prendre son joug ! L’image que nous avons de cet instrument nous fait penser à la contrainte et au poids difficile à porter. Or, le joug est un attelage qui a pour but tout le contraire : il relie deux bœufs pour que la charrette ou la charrue soient moins lourdes pour chacun et que la charge soit répartie. Le joug allège et unit. Prendre sur nous le joug de Jésus, c’est le prendre avec nous pour que le poids de la vie soit moins lourd, car il le porte avec nous. Devenir son disciple, c’est le faire participer à notre vie, c’est lui donner sa place et son rôle dans les bons comme les mauvais moments. Nous en faisons tous l’expérience : quand nous partageons notre vie avec quelqu’un, conjoint, ami proche, le quotidien devient moins lourd. Quand quelqu’un nous accompagne et partage, tout devient plus léger et heureux.
Pour nous, croyants, la présence du Christ dans nos vies est un soutien indispensable qui nous unit aussi les uns aux autres en fraternité et qui nous fait communier à la vie de Dieu. Quand nous écoutons la Parole de Dieu, quand nous partageons l’eucharistie, quand nous recevons un sacrement, nous prenons le joug de Jésus et avec lui, nous avançons sur le chemin de la vie, qui est vie éternelle. Oui, avec lui tout est plus léger et joyeux. Alléluia !
Père Jean COURTES