L’autorité de Jésus !  4° dimanche B  28 janvier 2024

Enluminure du 15° siècle

Dans la synagogue de Capharnaüm Jésus enseigne et les gens sont frappés par son autorité. Qu’est-ce à dire ? Les scribes connaissent bien les textes et les expliquent avec leur science, les pharisiens très respectueux de la Loi les commentent pour la faire respecter, lui Jésus a une autre parole. Il se démarque et les gens l’entendent, le comprennent, font la différence. 

Il nous arrive de rencontrer des femmes et des hommes qui ont de l’autorité, qui sont des références pour nous et pour d’autres. En général, ils n’ont rien d’autoritaristes, ils n’obligent à rien. Ils sont respectés et leur parole touche. L’autorité quand elle est bien ajustée fait grandir, tous les parents le savent. En matière d’éducation, l’autoritarisme n’est pas une bonne piste car elle ne rend pas la personne autonome et adulte. Si Jésus a de l’autorité sur le plan spirituel, c’est parce que ses paroles sont justes, permettent à chacun de se relier à Dieu, le libérant de toute obligation pour le conduire librement sur le chemin de la reconnaissance et de l’alliance. Dans les évangiles les exemples sont nombreux : quand il dit que le sabbat est fait pour l’homme et non l’inverse, tout le monde comprend et est d’accord avec lui ; quand il dit aux accusateurs de la femme adultère « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre », ils s’en vont un par un, car ils savent tous que c’est un faux procès ; quand il dit que c’est le cœur de l’homme qu’il faut changer et non la forme, tout le monde est d’accord. L’autorité de Jésus met de côté l’accessoire et remet au centre l’homme en ce qu’il a de plus précieux. Il le fait exister !

Dans la synagogue, Jésus fait un exorcisme, ce qui était courant à l’époque. Il y a là un homme tourmenté, qui délire, qui n’est plus lui-même. Jésus le délivre et l’homme retrouve son bon sens, redevient lui-même. La parole de Jésus restaure l’homme dans sa dignité. Là encore les exemples sont nombreux dans les évangiles : à la femme adultère il dit « va et ne pèche plus », à Zachée « descends vite car je veux demeurer chez toi », à l’handicapé « prends ton grabat et rentre chez toi », etc. Comme nous pouvons le remarquer, Jésus n’oblige pas, il invite. C’est une parole libre qui appelle une réponse libre. Qu’a fait la femme adultère après sa libération ? Nous n’en savons rien. Qu’a fait le jeune homme riche après son dialogue avec Jésus ? Nous n’en savons rien, car il part triste mais deux jours ou deux semaines après il est peut-être revenu pour devenir disciple. Jésus permet à chacun de faire ses choix, de vivre libre.

Pour nous lire les évangiles, entendre les paroles de Jésus nous font entrer sur ce chemin exigeant d’une Bonne Nouvelle qui questionne et qui libère. Elle nous place devant notre identité d’enfants de Dieu. Elle interroge en nous notre lien avec Dieu qui nous aime et nous invite à notre tour à nous aimer les uns les autres. La parole de Jésus exorcise aussi bien de démons qui nous enferment en nous coupant des autres, comme nos addictions, nos égoïsmes, nos actes qui font du mal, etc. Elle les chasse de notre vie, même si nous constatons souvent que nous les laissons revenir.

La Parole de Jésus est une parole qui interroge surtout notre foi : toi qui me lis, crois-tu que Jésus est Fils de Dieu et qu’il est ressuscité ? 

Père Jean COURTES

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