Marthe et Marie, faut-il choisir ? Quand nous regardons la vie de Jésus nous voyons bien qu’il agit, rencontre, prêche, multiplie les pains, guérit des malades, écoute les disciples, répond à leurs questions, bref une vie d’homme d’action. Pourtant nous le voyons de temps en temps se lever tôt pour prier seul, échapper à la foule, se réfugier dans un endroit isolé et avoir une relation particulière avec son Dieu. Un jour un de ses disciples lui demande : « Apprend nous à prier » et il leur donna le « Notre Père ». Jésus prend le temps du silence pour se relier à Dieu, pour entretenir avec lui une relation de confiance et d’intimité. Son Père est son confident qui l’écoute et qu’il écoute.
Si nous voulons être disciples de Jésus nous ne devons pas choisir entre Marthe et Marie, mais être les deux. Or souvent nous nous classons d’un côté : certains s’identifient à Marthe parce qu’ils sont actifs et aiment faire des choses pour les autres, d’autres moins nombreux s’identifient à Marie parce qu’ils sont plutôt dans l’écoute, la réflexion et la contemplation. Si nous sommes plus portés vers l’action, n’oublions pas de prendre du temps pour nous poser en face de Dieu. Par jour ou par semaine, mettons-nous en présence de Dieu pour être avec lui, l’écouter et lui poser nos questions. Le texte d’aujourd’hui de la Genèse nous met sur cette longueur d’ondes : Abraham accueille trois visiteurs et le dialogue s’instaure. Notre prière est conversation avec Dieu et attente dans la confiance. Si nous sommes plus portés vers la contemplation, rappelons-nous que l’homme vit aussi de pain ! Chez les moines, « Ora et Labora » se complètent pour leur équilibre et le bien de la communauté.
Notre vie en Eglise marche aussi sur ces deux pieds de l’action et de la prière. Chaque eucharistie est un temps de contemplation de l’œuvre du Christ pour nous. Elle est aussi prière de confiance, de demande, d’action de grâce. Nos communautés sont aussi actives pour vivre de l’évangile. Il y a non seulement le caritatif, mais aussi les différents services pour qu’elles soient accueillantes, vivantes et évangéliques. Elles nous proposent toujours les deux et si nous sommes plus à l’aise d’un côté, n’oublions pas l’autre car l’action et la contemplation sont essentielles à leur vie.
Pendant le temps des vacances, posons-nous, reprenons souffle spirituellement, écoutons la voix du Seigneur qui se fait entendre à notre cœur. Il est là, il nous parle !
Père Jean COURTES